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Watha’iq :Un chantier de recherche

 

 

Watha’iq est né en 1984 ; vingt numéro ont été publiés et invite a une lecture que l’expérience nous a appris a évaluer . La plupart des usagers et lecteurs de ce bulletin son attire par la partie Document ,centrale en effet et constituant le pivot de tout le travail de réflexion qui l’accompagne. En soi, l’usage de ces document représente une utilité certaine pour chacun des thèmes choisi mais la disparité apparente cache un effort continu d’adaptation aux préoccupations des chercheurs en histoire contemporaine qui nous entourent : étudiants venant nous consulter ;directeurs de recherche qui mettent leurs doctorant sur des sujets nouveaux ; collègues, auteurs de thèses, ouvrages, articles en cours ou achevés…l’évolution et le choix des autres rubrique sont secrètement façonnés par une ou plutôt des recherche en train de se faire.

Le texte qui suit retrace le cheminement de ce bulletin expérimental dans ces différentes phases et hésitation et jusque dans ses impasses. Il n’est qu’un arrêt momentané  sur un projet en remodelage constant qui ,par petites touches, tente d’apprivoiser certains obstacles. Ce témoignage ordinaire d’une petite équipe d’historien dans exercice de leur métier raconte les étapes de leur éveil aux contingences d’une recherche qui se veut vivante, active et utile a celle des autres tout en s’en nourrissant.

D’une vitrine d’archives…

La nécessitée de la publication Watha’iq a été soulignée dés le début du projet tunisien de collecte de micro filmage et d’exploitation des archives françaises portant sur l’histoire de la Tunisie aux XIXe et  XXe  siècles. Une masse documentaire considérable repartie sur plusieurs centres en France-dont la plus importante  sont ceux du ministère des affaires étrangères, du service historique  de l’armée et des archives nationales était en effet sous exploitée et difficilement accessible aux chercheurs travaillant sur la Tunisie.

A la faveur de cette vaste entreprise, des milliers de cartons d’archives ont pu être transférés a Tunis sous la forme de microfilms pour y constituer un dépôt  fréquente par un public régulier de chercheurs :enseignant ,étudiants en doctorats, journalistes.. disposent désormais de ces documents administrativo-politiques nécessaires a la croissance de la vie politique, économique,,sociale et culturelle de la Tunisie coloniale.

L’objectif essentiel de la publication décidée était de répondre a la nécessitée de faire connaître ce fond d’archives. Lancée en 1984 après un premier numéro zéro, elle s’est articulée des le départ autour de deux rubriques centrales : état des travaux et documents.

A travers la première rubrique, chaque livraison renseignait, au fur et au mesure de l’arrivée des microfilms a Tunis, sur l’évolution du fonds, sur son importance et originalité des sous-ensembles qui le composent, sur les repères archivistiques(dates, titres et importance quantitative des cartons) qui permettent de s’y orienter. Pour chacune des étapes de l’élaboration d’un guide des sources (qui ne dit pas son nom faute d’être exhaustive et complète) française de l’histoire tunisienne Contemporaine il fallait alléger les répertoires disponibles, les éclairer entre eux et susciter des pistes et des interrogations que la simple lecture des titres des cartons ne pouvait pas suggérer. Le fait d’aménager l’accès aces archives s’apparente a un travail d’archiviste mettant en forme un instrument de recherche :au gré des arrivages de microfilms, Watt’iq a essaye d’informer méthodiquement ces lecteurs sur les teneurs d’ensemble et la composition de la matière disponible pour d’éventuelles recherches.

 

Expression du deuxième volet de la mise en valeur du fonds, de la rubrique document consistait a compléter l’étape préliminaire par une exploitation du contenu. la difficulté résidait d’abord  dans le fait de trouver des thèmes « porteurs ».Prenant appuis sur les slogans historiographiques les plus répandus(la crise des années trente, la première C.G.T.T tunisienne, les événement d’avril 1938..)et sur les colloques thématiques organises parallèlement a la publication de ce bulletin, cette partie centrale qui donne son titre a la publication a veille a reproduire des archives autant que possible inédit (ou a réviser) sur chacun des thèmes-pivot choisis. Mais ces réservoirs étaient de toute évidence épuisable et la formule dénuée de renouvellement automatique, si l’on désirait tout au moins échapper a la boxa historienne usitée et redonner a ce matériau que l’on découvrait sa valeur de gisement heuristique.

Dans les limites d’une périodicité semestrielle et nourrie par les contrepoints de la production historienne en cour, l’équipe rédactrice de watha’iq s’est orientée vers une publication expérimentale qui s’est fait un devoir de rendre lisible et problématique l’état des recherches sur chaque thème choisi. En effet ,a Tunis, l’absence de synthèse bibliographique sur l’histoire contemporaine tunisienne s’accompagne d’une situation d’éclatement qui favorise la  redondance et contraint chaque partant pour un sujet a répéter les efforts de ses prédécesseurs. Sans prétendre vaincre ce vice de fond, et devant l’inégalité des éclairages sur les différences périodes et domaine historiques, nous avons procédé, pour chaque numéro, a un défrichement et une mise a plat de la matière bibliographique en regard des archives brutes laissées a l’initiative des chercheurs.

…A une didactique de recherche

ce parcours expérimental a connu plusieurs réflexion et rencontre en cour des croisement déterminant pour son chois d’objectifs. Le premier et le plus fécond a sans doute été le projet de constitution d’une base de données automatisée. Par l’analyse et le traitement informatique, on a envisage de mettre a la disposition des chercheurs a Tunis une série d’instruments de recherche(thesaurus, dictionnaires biographiques, chronologie, indexe géographique)capable d’orienter méthodiquement l’accès et l’utilisation du contenu très riche et très diversifie. dans les dix premiers numéros du bulletin ,une analyse du contenue des archives a été publiée sous forme de listing(c.a.d. Des fiches descriptives normalisées) avec les indices des noms des personnes et des lieux qui  en étaient issus. La naïvement de ces produits nous ont apparu au bout d’un long effort de préparation pour mettre au point un dictionnaire de mots et ce conceptes-cle destinés servir de grille d’indexation du contenu des archives. La sélection des thèmes et leur structuration se sont heurte a l’état d’une recherche souvent trop embryonnaire et parfois encore muette :comment classer et organiser par exemple les termes désignant les différents impôts quand l’histoire de la fiscalité en Tunisie est aussi peu développée ? même problème devant les noms de tribus et/ou fraction de tribus sur lesquelles en n’en sait pas plus que ce qu’en disent certains travaux que l’administration coloniale a produit pour ces propres besoins.

La base de données rêvée se heurtait a la réalité de manque de travaux et  de recul sur l’histoire contemporaine de la Tunisie. Nous y avons donc renonce non sans tirer profit de l’expérience. En déposant le bilan de cette entreprise non aboutie dans les numéros dix et onze, nous avons essaye de garder les traces d’une agitation méthodique qui va nous faire revenir au chemin simple et classique de l’état des lieux pour chacun des thèmes choisi entre-temps, notre fréquentation concrète des chercheurs nous avait imprègnes d’une nécessitée d’un didactique approprie a un public qui ne soupçonne pas la richesse d’une documentation trop facilement méprisée par son caractère colonial, officiel et volontariste. Dépasser la formule guide des sources pour entrer plus profondément dans le contenu, nous a conduit a monter des dossiers autour de problématiques plus ou moins explorées : celle d’une histoire de la presse s ‘avère ainsi moins labourée qu’il n’y paraît, au regard du nombre des instruments de recherche disponibles ,tandis que celle de l’administration coloniale, apparemment boudée, sera tronçonnée sur plusieurs numéros dans lesquels se succèderont des dossiers sur la frontière, les tribus, les rouages du protectorat et sa politique urbaine. Avec quelques exercice de laboratoire(essai de chronologie de la Deuxième Guerre Mondiale ,début de dictionnaire biographique des hommes du destour…),la confection de ce bulletin semestriel nous a permis de nous essayer a des travaux circonscrits en vue de mise au point-palier, de base de depart pour les chercheurs qui,apres nous,s’interesseraient aux objets  et methodes defriches,testes mais non epuises par ces projets experimentaux.

En ajoutant le role de mediateur entre archives disponibles,etat de la question et futurs utilisateurs,watha’iq aservi de vecteur d’apprentissage de la recherche en nous faisant

Toucher aune limite,une difficultee d’evaluation ou un vide historiographique,selon le sujet elu.l’initiation au terrain y as ete assez exaltante pour permettre d’apprecier  pour elle meme la pratique de la recherche etdu resultet nous semble plus inportante que s’il avait abouti a des conclusions definitives et lisse sur un theme,une question,une serie ou un bloc d’archives(si tant est que cela soit possible).

La formule de cette publication, deliberement voulue comme un produit semi-fini,nous auras appris,par ces balbutement,grace a ces tatonnements et poar dela ses rendez-vousmanques,que le plus urgent est maintenant d’asseoir les bases d’une veritableentreprise,sinon d’equipe tout au moin de concertation,afin d’amenager des circuits d’information et de structures de formation a la recherche,en tunisie d’abord,au maghreb ensuite.les chantiers qui s’offrent necessitent eneffet une conjonction plus subtile et plus collectiveque les projetscourants qui melent decouvertes de fonds d’achive inconnus et proclamations méthodologique renovatrices.

Cette experience des archives ,de leur consultation, de leurs exploitation nous aura egalement cnfirmes dans la croyance que l’histoire est un palimseste que l’on peut enrichir indifinitivement : effacer ce qui precede appauvrit le regard,brouille les pistes et simplifie la realite.entre matiere brute et histeriographie,la difficultee est de saisir le fil d’une histoire continue et de reconstituer,comprendre,expliquer un passe a partir de quelques ilots de connaissance plus au moin elabores et de tentatives plus ou moin abouties.pourvu que watha’iq figure l’une d’elle et prouve le mouvement en marchant.